Énoncé de l’exercice n°1 :
Soient un
-espace vectoriel de dimension
et
un endomorphisme de
. On suppose qu’il existe un vecteur
tel que la famille
soit libre.
Démontrer que seuls les polynômes en commutent avec
.
Indication :
Utiliser le théorème : deux endomorphismes de sont égaux si et seulement s’il coïncident sur une base de
.
Corrigé de l’exercice :
• D’après le cours, on sait que les polynômes en commutent avec
.
• La famille est libre et de cardinal
, donc
est une base de
. Soit
un endomorphisme de
qui commute avec
. On décompose le vecteur
dans
:
On construit l’endomorphisme , polynôme en
:
On a .
et
commutent avec
, donc pour tout
:
Donc les endomorphismes et
coïncident sur une base, donc
et
sont égaux, donc
est un polynôme en
.
■ Conclusion : seuls les polynômes en commutent avec
.
Énoncé de l’exercice n°2 :
Soient un corps,
un
-espace vectoriel,
un endomorphisme de
,
un projecteur de
.
Démontrer que et
commutent si, et seulement si,
et
sont stables par
.
Indication :
Démontrer séparément une implication puis sa réciproque.
Corrigé de l’exercice :
On suppose que et
commutent i.e.
.
Soit , alors
.
.
Donc , donc
est stable par
.
D’après le cours, , i.e. l’image de
est l’ensemble des vecteurs invariants par
.
Soit , alors
.
.
Donc est invariant par
, donc
, donc
est stable par
.
Donc et
sont stables par
.
Réciproquement, on suppose que et
sont stables par
.
D’après le cours, .
Méthode n°1 :
Soit ,
se décompose (de façon unique) en
avec
et
. On a, par stabilité,
et
.
.
Donc pour tout ,
, donc
, donc
et
commutent.
Méthode n°2 :
D’après le cours, deux endomorphismes sont égaux si, et seulement s’ils coïncident sur et sur
.
Soit , on a, par stabilité,
.
.
.
Donc et
coïncident sur
.
Soit , on a, par stabilité,
.
.
.
Donc et
coïncident sur
.
Donc , donc
et
commutent.
Conclusion : et
commutent si, et seulement si,
et
sont stables par
.
Énoncé de l’exercice n°3 :
Soit un endomorphisme d’un
-espace vectoriel
tel que tout vecteur non nul en soit vecteur propre.
Démontrer que est une homothétie.
Indication :
Utiliser deux vecteurs, étudier les cas de liberté et de liaison.
Corrigé de l’exercice :
Pour tout non nul, il existe un unique scalaire
tel que
.
Objectif : démontrer que le scalaire nommé ne dépend pas du vecteur
.
Soient et
deux vecteurs non nuls.
Si est libre, on a
, ce qui donne
.
Par liberté de , on obtient donc
.
Si est lié, alors il existe un scalaire non nul
tel que
, et on a
.
On obtient alors , ce qui implique
.
Donc la constance du scalaire initialement nommé est démontrée. En posant
comme la valeur de cette constante, on a pour tout
que
.
Conclusion : est une homothétie.
Énoncé de l’exercice n°4 :
Soit telle que
.
Démontrer qu’il existe un scalaire pour lequel
et que ce scalaire
est une valeur propre de
.
Indication :
Utiliser les endomorphismes.
Corrigé de l’exercice :
Pour résoudre ce problème, on reformule la question dans le cadre des endomorphismes.
Soit un endomorphisme d’un espace vectoriel
sur
, de dimension finie, tel que
.
Considérons un vecteur qui n’appartient pas au noyau de
(c’est-à-dire
). Dans ce cas, l’espace
peut se décomposer comme somme directe de la forme
Cela signifie qu’on peut exprimer l’image de par
comme suit :
, où
est un élément du noyau de
(donc
).
En appliquant une seconde fois, on obtient
. Cela montre que
et
agissent de la même manière sur le sous-espace engendré par
.
De plus, et
coïncident également sur le noyau de
(puisque
est nul sur ce noyau). On conclut donc que
.
Pour finir, considérons un vecteur appartenant à l’image de
(mais différent de zéro), disons
pour un certain
.
Alors, en appliquant à ce vecteur, on trouve
Cela prouve que est bien une valeur propre de
, comme souhaité.
Énoncé de l’exercice n°5 :
Soient vérifiant
.
1) Calculer pour
.
2) À quelle condition la matrice est-elle un vecteur propre de l’endomorphisme
de ?
3) En déduire que la matrice est nilpotente.
Indication :
1) Faire une démonstration par récurrence.
2) Utiliser le cours.
3) Utiliser que l’endomorphisme agit en dimension finie.
Corrigé de l’exercice :
1) Calcul de
Nous allons démontrer par récurrence que :
Initialisation : pour ,
ce qui est donné par la condition de l’énoncé.
Hérédité : supposons que la propriété est vraie pour un certain entier non nul , c’est-à-dire que :
Montrons qu’elle est aussi vraie pour .
Calculons en utilisant la relation de récurrence :
Ceci termine la démonstration par récurrence.
2) Condition pour que soit un vecteur propre.
La matrice est un vecteur propre de l’endomorphisme
si, et seulement si,
.
3) Nilpotence de la matrice .
L’endomorphisme agit dans un espace de dimension finie. Il ne peut donc avoir qu’un nombre fini de valeurs propres. Par conséquent, il existe un entier
tel que
. Ceci démontre que
est nilpotente.
Énoncé de l’exercice n°6 :