Énoncé de l’exercice n°1 :

Soient E un \mathbb{K}-espace vectoriel de dimension n \in \mathbb{N^*} et u un endomorphisme de E. On suppose qu’il existe un vecteur x_0 \in E tel que la famille (x_0, u(x_0), \dots, u^{n-1}(x_0)) soit libre.

Démontrer que seuls les polynômes en u commutent avec u.

Indication :

Utiliser le théorème : deux endomorphismes de E sont égaux si et seulement s’il coïncident sur une base de E.

Corrigé de l’exercice :

• D’après le cours, on sait que les polynômes en u commutent avec u.

• La famille \mathcal{B} = (x_0, u(x_0), \dots, u^{n-1}(x_0)) est libre et de cardinal n = dim(E), donc \mathcal{B} est une base de E. Soit v un endomorphisme de E qui commute avec u. On décompose le vecteur v(x_0) dans \mathcal{B} :

    \[v(x_0) = a_0 x_0 + a_1 u(x_0) + \cdots + a_{n-1} u^{n-1}(x_0).\]

On construit l’endomorphisme w, polynôme en u :

    \[w = a_0 \, \text{Id} + a_1 u + \cdots + a_{n-1} u^{n-1}.\]

On a v(x_0) = w(x_0). v et w commutent avec u, donc pour tout k\in \mathbb{N} :

    \[v(u^k(x_0)) = w(u^k(x_0)).\]

Donc les endomorphismes v et w coïncident sur une base, donc v et w sont égaux, donc v est un polynôme en u.

■ Conclusion : seuls les polynômes en u commutent avec u.


Énoncé de l’exercice n°2 :

Soient \mathbb{K} un corps, E un \mathbb{K}-espace vectoriel, f un endomorphisme de E, p un projecteur de E.
Démontrer que f et p commutent si, et seulement si, \text{Im}(p) et \ker (p) sont stables par f.

Indication :

Démontrer séparément une implication puis sa réciproque.

Corrigé de l’exercice :

On suppose que f et p commutent i.e. f \circ p = p \circ f.
Soit x \in \ker (p), alors p(x) = 0_E.
p(f(x)) = (p \circ f)(x) = (f \circ p)(x) = f(p(x))= f(0_E) = 0_E.
Donc f(x) \in \ker (p), donc \ker (p) est stable par f.

D’après le cours, \text{Im} \, (p) = \ker (\text{Id}-p), i.e. l’image de p est l’ensemble des vecteurs invariants par p.
Soit x \in \text{Im} \, (p), alors p(x) = x.
p(f(x)) = (p \circ f)(x) = (f \circ p)(x) = f(p(x)) = f(x).
Donc f(x) est invariant par p, donc f(x) \in \text{Im}(p), donc \text{Im}(p) est stable par f.

Donc \ker (p) et \text{Im}(p) sont stables par f.

Réciproquement, on suppose que \ker (p) et \text{Im}(p) sont stables par f.
D’après le cours, E = \ker (p) \oplus \text{Im}(p).

Méthode n°1 :
Soit x \in E, x se décompose (de façon unique) en x = u + v avec u \in \ker(p) et v \in \text{Im}(p). On a, par stabilité, f(u) \in \ker(p) et f(v) \in \text{Im}(p)
(f \circ p)(x) = f(p(x)) = f(p(u+v)) = f(p(u)+p(v)) = f(0_E + v) = f(v).
(p \circ f)(x) = p(f(x)) = p(f(u+v)) = p(f(u) + f(v)) = p(f(u)) + p(f(v)) = 0_E + f(v) = f(v).
Donc pour tout x \in E, (p \circ f)(x) = (f \circ p)(x), donc f \circ p = p \circ f, donc f et p commutent.

Méthode n°2 :
D’après le cours, deux endomorphismes sont égaux si, et seulement s’ils coïncident sur \ker(p) et sur \text{Im}(p).
Soit x\in \ker(p), on a, par stabilité, f(x)\in \ker(p).
(f \circ p)(x) = f(p(x)) = f(0_E) = 0_E.
(p \circ f)(x) = p(f(x)) = 0_E.
Donc (f \circ p) et (p \circ f) coïncident sur \ker(p).

Soit x\in \text{Im}(p), on a, par stabilité, f(x)\in \text{Im}(p).
(f \circ p)(x) = f(p(x)) = f(x).
(p \circ f)(x) = p(f(x)) = f(x).
Donc (f \circ p) et (p \circ f) coïncident sur \text{Im}(p).

Donc f \circ p = p \circ f, donc f et p commutent.

Conclusion : f et p commutent si, et seulement si, \text{Im}(p) et \ker (p) sont stables par f.


Énoncé de l’exercice n°3 :

Soit u un endomorphisme d’un \mathbb{K}-espace vectoriel E tel que tout vecteur non nul en soit vecteur propre.
Démontrer que u est une homothétie.

Indication :

Utiliser deux vecteurs, étudier les cas de liberté et de liaison.

Corrigé de l’exercice :

Pour tout x non nul, il existe un unique scalaire \lambda_x \in \mathbb{K} tel que u(x) = \lambda_x x.
Objectif : démontrer que le scalaire nommé \lambda_x ne dépend pas du vecteur x.

Soient x et y deux vecteurs non nuls.

Si (x, y) est libre, on a u(x + y) = u(x) + u(y), ce qui donne \lambda_{x+y}(x + y) = \lambda_x x + \lambda_y y.
Par liberté de (x, y), on obtient donc \lambda_{x+y} = \lambda_x = \lambda_y.

Si (x, y) est lié, alors il existe un scalaire non nul \mu tel que y = \mu x, et on a u(y) = \mu u(x).
On obtient alors \lambda_y y = \lambda_x \mu x = \lambda_x y, ce qui implique \lambda_y = \lambda_x.

Donc la constance du scalaire initialement nommé \lambda_x est démontrée. En posant \lambda comme la valeur de cette constante, on a pour tout x \in E que u(x) = \lambda x.

Conclusion : u est une homothétie.


Énoncé de l’exercice n°4 :

Soit A \in \mathcal{M}_n(\mathbb{K}) telle que \operatorname{rg}(A) = 1.
Démontrer qu’il existe un scalaire \lambda \in \mathbb{K} pour lequel A^2 = \lambda A et que ce scalaire \lambda est une valeur propre de A.

Indication :

Utiliser les endomorphismes.

Corrigé de l’exercice :

Pour résoudre ce problème, on reformule la question dans le cadre des endomorphismes.
Soit u un endomorphisme d’un espace vectoriel E sur \mathbb{K}, de dimension finie, tel que \operatorname{rg}(u) = 1.

Considérons un vecteur x qui n’appartient pas au noyau de u (c’est-à-dire x \notin \ker u). Dans ce cas, l’espace E peut se décomposer comme somme directe de la forme

    \[E = \text{Vect}(x) \oplus \ker u.\]

Cela signifie qu’on peut exprimer l’image de x par u comme suit : u(x) = \lambda x + y, où y est un élément du noyau de u (donc y \in \ker u).
En appliquant u une seconde fois, on obtient u^2(x) = \lambda u(x). Cela montre que u^2 et \lambda u agissent de la même manière sur le sous-espace engendré par x.

De plus, u^2 et \lambda u coïncident également sur le noyau de u (puisque u est nul sur ce noyau). On conclut donc que u^2 = \lambda u.

Pour finir, considérons un vecteur y appartenant à l’image de u (mais différent de zéro), disons y = u(a) pour un certain a \in E.
Alors, en appliquant u à ce vecteur, on trouve

    \[u(y) = u^2(a) = \lambda u(a) = \lambda y.\]

Cela prouve que \lambda est bien une valeur propre de u, comme souhaité.


Énoncé de l’exercice n°5 :

Soient A, B \in M_n(\mathbb{R}) vérifiant AB - BA = A.

1) Calculer A^k B - B A^k pour k \in \mathbb{N^*}.
2) À quelle condition la matrice A^k est-elle un vecteur propre de l’endomorphisme

    \[M \mapsto MB - BM\]

de M_n(\mathbb{K}) ?
3) En déduire que la matrice A est nilpotente.

Indication :

1) Faire une démonstration par récurrence.
2) Utiliser le cours.
3) Utiliser que l’endomorphisme agit en dimension finie.

Corrigé de l’exercice :

1) Calcul de A^k B - B A^k

Nous allons démontrer par récurrence que :

    \[A^k B - B A^k = k A^k\]

Initialisation : pour k = 1,

    \[A B - B A = A\]

ce qui est donné par la condition de l’énoncé.

Hérédité : supposons que la propriété est vraie pour un certain entier non nul k, c’est-à-dire que :

    \[A^k B - B A^k = k A^k\]

Montrons qu’elle est aussi vraie pour k + 1.

Calculons A^{k+1} B - B A^{k+1} en utilisant la relation de récurrence :

    \[A^{k+1} B - B A^{k+1} = A(A^k B) - (B A)A^k = A(k A^k + B A^k) - (AB-A)A^k = k A^{k+1} + ABA^k - ABA^k + A^{k+1} = (k+1)A^{k+1}\]

Ceci termine la démonstration par récurrence.

2) Condition pour que A^k soit un vecteur propre.

La matrice A^k est un vecteur propre de l’endomorphisme M \mapsto MB - BM si, et seulement si, A^k \neq 0.

3) Nilpotence de la matrice A.

L’endomorphisme M \mapsto MB - BM agit dans un espace de dimension finie. Il ne peut donc avoir qu’un nombre fini de valeurs propres. Par conséquent, il existe un entier k \in \mathbb{N} tel que A^k = 0. Ceci démontre que A est nilpotente.


Énoncé de l’exercice n°6 :

Indication :
Corrigé de l’exercice :